Comme quasiment tous les sports, le cyclisme possède son propre jargon et ses propres expressions. Un jargon parfois fleuri que l’on entend assez souvent lorsque l’on roule en groupe mais dont on ne connaît pas toujours la signification.
Décryptage de ce dialecte particulier au cyclisme !
Accrocher (S’)
Tenter de rester dans le peloton, à un moment où le coureur essuie une défaillance. En puisant dans ses réserves, il produit un effort et s’accroche pour éviter d’être lâché.
Aller au bout
S’échapper du peloton et résister à sa poursuite jusqu’à l’arrivée. Cette façon de faire s’applique aussi bien à un coureur solitaire qu’à un groupe de coureurs. Dès lors que l’écart entre eux et le peloton est conséquent, on peut penser que l’échappée ira au bout.
Allumer la mèche
Commencer la bagarre, attaquer.
Assurer un tempo
Se dit d’une allure régulière et soutenue mais sans être excessive en tête du peloton. Ce tempo évite les attaques et permet aussi au peloton de tenir les échappés pas trop loin sans pour autant les rejoindre.
Autobus (Gruppetto)
L’autobus apparaît généralement dans les épreuves de montagne. Il désigne un groupe de coureurs attardés qui roulent ensemble, afin de progresser et arriver dans les délais. Il y a toujours un spécialiste qui aura la charge de se renseigner sur le retard accumulé par les coureurs et de régler l’allure en conséquence. Ils doivent faire en sorte d’arriver ensemble, pour le cas où ils seraient hors délais, ceci afin d’influencer la décision du jury, et d’éviter qu’un trop grand nombre de coureurs ne soit éliminé.
Avaler une bosse
Etre en très bonne condition et n’éprouver aucune difficulté à franchir les obstacles représentés par de petites côtes, voire même des cols de troisième ou quatrième catégorie. Se jouer des difficultés, sans avoir besoin d’employer le dérailleur pour changer de braquet, ni de s’employer à fond.
Avoir la giclette
Se sentir des fourmis dans les jambes, et être prêt, à tout moment, à gicler du peloton. Cela dénote une grande forme.
Avoir la pancarte
Se dit d’un coureur très surveillé dans le peloton car très en forme ou sur sa course favorite. On peut citer l’exemple de Fabian Cancellara qui a régulièrement la pancarte sur les courses du printemps type Paris Roubaix.
Avoir la socquette légère
Etre en forme, les jambes tournent bien.
Avoir le compteur bloqué
Ne pas pouvoir passer la vitesse supérieure, ce qui permettrait de faire la différence. Se dit aussi du coureur qui suit facilement jusqu’à une vitesse donnée, et qui est irrémédiablement lâché, dès que le peloton accélère. On dit aussi que le coureur plafonne.
Avoir tout à gauche
Mettre son plus petit braquet (petit plateau, grand pignon).
Avoir tout à droite
Mettre son plus gros braquet (gros plateau, petit pignon).
Avoir une fringale
Avoir faim. Le coureur victime de la fringale est le coureur qui ne s’est pas alimenté suffisamment. Son organisme brûle toutes les calories, en raison de l’effort fourni ; le coureur est sans force et ne peut suivre l’allure du peloton.
Se voit notamment quand un coureur avance moins vite et commence à manger tout ce qu’il trouve dans ses poches.
Bâcher
Abandonner la course.
Boucher un trou
Combler l’écart séparant le peloton d’un groupe de quelques coureurs ayant pris une avance de quelques mètres. Se remettre dans la roue du coureur situé devant. Ne pas laisser de distance entre la roue arrière du coureur et la roue avant de celui qui suit.
Chatouiller les pédales (idem qu’avoir la socquette légère)
Cette expression exprime l’aisance, la facilité dont fait preuve un coureur, grâce à de bonnes dispositions naturelles ou à un état de forme excellent.
Coup de cul
Bosse relativement courte qui nécessite de lever les fesses de la selle.
Courir en rat
Tirer honteusement parti des efforts des autres alors que l’on n’en consent soi-même aucun.
Course à la pédale
Course débarrassée de trop de considérations tactiques. Le plus fort physiquement gagne.
Descendre comme une caisse à savon
Descendre très mal un col, par manque de confiance en soi ; freiner sans arrêt, à faible allure, ne pas savoir utiliser la trajectoire de la route. Pour le coureur, c’est une grande perte de temps.
Ecraser les pédales
Pédaler en force et non en souplesse en appuyant alternativement sur chaque pédale au lieu de tourner rondement les jambes.
Emmener de la braquasse
Adopter un très grand développement et être capable de le “tirer”, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde.
Emmener le sprint
Prendre en charge l’équipier le plus rapide au sprint, en le maintenant dans sa roue, lui éviter de prendre du vent en lui donnant de l’abri et s’écarter à 300/400m de la ligne d’arrivée, pour le laisser s’exprimer. Rôle dévolu au poisson pilote. Le sprinter doit avoir toute confiance en son poisson pilote.
Enrhumer un adversaire
Doubler un adversaire si rapidement que le courant d’air pourrait bien lui faire attraper un rhume.
Enterrement de première classe
Expression qui s’applique à un peloton au sein duquel tous les favoris de la course se trouvent et qui s’est plus ou moins désintéressé des coureurs échappés. Sans doute l’expression favorite de Thierry Adam sur France Télévisions quand il commente une étape du Tour de France.
Etre à la planche
Se mettre à bloc pour ses équipiers. Se voit dans les montées de cols, tel Arnold Jeannesson qui a tout donné dans la montée du Port de Balès sur le Tour de France pour son leader, Thibaut Pinot. Il ne s’est écarté que quand il n’avait plus de forces.
Etre collé
Avoir de mauvaises sensations, ne pas avancer, comme si on était collé sur du goudron fondu.
Etre dans la bonne
Ne pas manquer une échappée décisive, qui souvent regroupe des coureurs de premier ordre.
Etre dans la bordure
Le coureur qui n’a pas pris le soin d’être bien placé au moment de la formation de l’éventail, risque de ne pouvoir s’y incorporer. Il se retrouve dans l’obligation de rouler sur la bordure et n’a d’autre solution que de laisser partir le groupe auquel il voulait se joindre.
Etre dans la roue
Surveiller et marquer de près un adversaire désigné, en se mettant résolument dans sa roue sans jamais prendre le moindre relais.
Etre dans le rouge
Etre incapable de continuer un train soutenu et perdre le bénéfice d’efforts trop violents. On est dans le rouge quand on est reste trop longtemps à un rythme cardiaque trop élevé, au-dessus du seuil anaérobie.
Etre dans le vent
Ne pas savoir s’abriter et rouler en étant toujours face au vent, ne pas rechercher systématiquement l’abri lorsqu’il se présente, et fournir des efforts contre le vent.
Se voit souvent sur des coureurs débutants ou ayant peur de s’abriter car redoutant la chute.
En garder sous la pédale
Se dit d’un coureur qui ne jette pas toutes ses forces dans la course mais se réserve en perspective de la suite des événements. S’emploie souvent quand un coureur ne participe pas ou peu aux relais d’une échappée.
Faire du bec de selle
Etre assis en position avancée sur l’extrémité de la selle, à la recherche d’une force maximale. Cette attitude dénote un manque de forme au moment de produire un effort.
Faire le ménage
Action menée par une équipe ou un coureur pour éliminer le plus possible d’adversaires.
Faire l’élastique
Se dit d’un coureur qui se fait lâcher plusieurs fois d’un groupe après l’avoir réintégré. Ca arrive à un coureur qui dans une bosse a de la peine à suivre le rythme; chaque accélération le sort du groupe, qu’il peut rejoindre lorsque celui-ci reprend un rythme moins soutenu.
Faire les grimpeurs
Se dit d’un coureur qui fait les sprints en haut des côtes répertoriées pour essayer de gagner le classement du meilleur grimpeur.
Faire le trou
Creuser l’écart, avoir mis ses poursuivants à une bonne distance.
Faire rougir le 11 dents
Adopter le plus grand développement et le conserver en pédalant à vive allure. Comme si avec l’échauffement, le plus petit pignon venait à rougir.
Marquer à la culotte
Surveiller et marquer de près un adversaire désigné, en se mettant résolument dans sa roue sans jamais prendre le moindre relais.
Mettre la flèche ou le clignotant
Quitter la course discrètement, pendant son déroulement, sans s’arrêter pour attendre la voiture balai et rendre son dossard.
Mettre la plaque
Se mettre sur le grand plateau
Mettre le nez à la fenêtre
Tester ses adversaires en se portant en tête de la course ou en plaçant quelques accélérations afin d’évaluer leurs forces et leurs faiblesses et juger de l’opportunité de les attaquer.
Mettre une dent de mieux
Lorsque l’on met une dent de mieux, c’est que l’on met une dent en moins : ex : lorsqu’un coureur utilise un développement de 7,54 m (plateau à l’avant 53 dents, pignon à l’arrière 15 dents), en mettant une dent de mieux, il passe sur 14 dents à l’arrière, ce qui donne un développement de 8,08 m. Le mot “mieux” s’apparente donc au développement.
Mettre une dent de moins
Formule contraire à la précédente. Le coureur utilise un développement de 8,08 m avec 53 dents au plateau et 14 dents à la roue libre. Il met 15 dents à cette dernière pour obtenir un développement de 7,54 m. Le mot “moins” correspond donc au développement.
Monter d’une jambe
Etre dans une condition telle qu’on a l’impression de pouvoir passer les bosses avec l’aide d’une seule jambe.
Passer par la fenêtre
Ne pas tenir le groupe dans lequel vous roulez, en se faisant distancer. Mésaventure qui survient au coureur qui surprit par une brusque accélération ne parvient plus à suivre le rythme de ses adversaires.
Pédaler avec les oreilles
Cette expression s’applique à un coureur dont le style manque de fluidité dans l’effort et qui balance la tête de droite et de gauche en pédalant.
Prendre l’eau
Se dit d’une échappée qui perd de l’avance.
Prendre le bon wagon
Comme pour un train servant deux directions, il faut prendre le bon wagon pour arriver à son lieu de destination.
Prendre un éclat
Etre d’un seul coup lâché sans pouvoir réagir, en perdant très rapidement du terrain.
Rester dans les roues (rester au chaud)
S’installer dans le milieu du peloton et rester dans les roues, sans l’intention de participer à une action.
Rouler en chasse patates
C’est être entre deux groupes sans réussir à rattraper le 1er et sans se faire rattraper par le 2ème.
Se faire pêter les varices
Donner le maximum de soi-même, soit pour se maintenir au niveau des meilleurs, soit pour résister au retour d’un groupe de chasse.
Sucer la roue
Rester à l’abri dans le sillage de ses adversaires en leur laissant accomplir toute la besogne et en espérant tirer profit de leurs efforts.
Tourner la poignée
Se mettre à rouler très vite et à augmenter cette vitesse à la manière d’un motocycliste qui tournerait vivement la poignée des gaz de sa moto.
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